Edouard Alexandre BOISSEAU (4) et les femmes

Suite et fin de l'histoire reconstituée du grand-père de mon grand-père ...

Son mariage en 1874 avec Désirée BUFFET

Edouard Alexandre, âgé de 27 ans, ouvrier maréchal, épouse Désirée BUFFET, couturière de 20 ans, le 31 janvier 1874 à Saint-André-de-L'Eure (Eure) en Normandie. Désirée est née le 24 avril 1854 chez ses parents rue d'Evreux à Saint-André-de-L'Eure. Elle est la fille de Jean Marguerin BUFFET, journalier, et de Marie Elizabeth LAUVRAY.


De cette union naîtra trois enfants :
  • Emilie Alexandrine, née fin 1874 à Saint-André-de-L'Eure, rue d'Evreux, au domicile de son grand-père, Jean Marguerin BUFFET. Le couple demeure à Senonches en Eure et Loir, où Edouard exerce le métier de maréchal. C’est le grand-père qui déclare la naissance à la mairie.
  • Gustave, mon arrière grand-père (Sosa 8) qui voit le jour le 29 mars 1877, à Saint-André-de-L'Eure, lui aussi chez son grand-père, qui déclare la naissance en mairie. Edouard Alexandre est ouvrier maréchal et habite à Champigny-La-Futelaye, commune limitrophe de Saint-André-de-L'Eure. Acte de naissance en Annexe 4.
  • Léa, née en 1879 à Saint-André-de-L'Eure, au domicile de son grand-père, mais c'est la sage femme qui déclare la naissance de l’enfant en mairie. De même que dans l’acte rédigé deux ans plus tôt, Edouard Alexandre est ouvrier maréchal et habite à Champigny-La-Futelaye.

J’ai peu d’informations sur les années qui suivirent. La famille n’est pas recensée sur Senonches en 1876, le recensement de Champigny-La-Futelaye en 1876 n’est pas disponible en ligne, et aucun BOISSEAU n’y habite en 1881. Il est probable qu'Edouard est continué à se déplacer à cause de son travail de maréchal ferrant.

Par curiosité et grâce aux accords entre Geneanet et Ancestry, je lance une recherche sur Edouard Alexandre et Désirée dans le moteur de recherche d'Ancestry. Ma surprise est de taille et mérite un article complet sur cette découverte : la vie cachée de Désirée BUFFET (en cours de rédaction). La femme d'Edouard Alexandre, couturière, est installé à Paris 20ème (avec ou sans Edouard Alexandre ?) dès 1883 et y restera au moins jusqu'en 1892.

Mes recherches se poursuivent grâce à une mention dans la marge de leur acte de mariage. On y découvre que Désirée BUFFET obtient le divorce en 1896.

Le divorce BOISSEAU / BUFFET

Les faits remontent à l’année 1895, 21 ans après leur mariage : Désirée BUFFET obtient une assistance judiciaire le 18 décembre. Le jugement de divorce est prononcé le 24 juillet 1896, lors d'une audience publique au tribunal civil de première instance d'Evreux. 


Dans le compte rendu du jugement, récupéré aux Archives Départementales, on apprend tout d'abord que Désirée vit à Saint Mandé dans le Val-de-Marne, 27 rue Allard. Elle n’est n’est plus couturière, mais domestique. Son mari semble l’avoir abandonné depuis plus de 15 ans, soit peu de temps après la naissance de leur dernier enfant, Léa. Il est même précisé que "BOISSEAU avait laissé sa femme dans un tel dénuement que, lors d’une de ses couches, un voisin a dû lui donner cinq francs".

Dans ce descriptif de jugement, on découvre également qu’Edouard vit avec une autre femme et "qu’il a reconnu et avoué ce fait". Il est précisé qu’il habite Beaucé, commune de Marcilly La Campagne dans l'Eure. Cette commune est située à 13 km de Saint-André-de-l'Eure.

Désirée demande le divorce "pour injures graves et abandon par son mari du domicile conjugal". Le jugement est prononcé aux tords du père, et leurs trois enfants sont confiés à la garde exclusive de leur mère : Emilie Alexandrine a 21 ans, Gustave 19 ans et Léa 17 ans.

Qui partage la vie d’Edouard au moment du divorce ?

Le recensement de Marcilly La Campagne de 1896, nous apprend qu’Edouard, ouvrier maréchal âgé de 45 ans, vit avec Eugénie BOUVILLE, journalière, veuve, âgée de 38 ans, "sa femme de compagnie" (on dirait aujourd'hui sa compagne). Ils vivent au Moussel sur cette commune, avec la fille d'Eugénie : Angèle Albertine FOULON, âgée de 8 ans. Eugénie s’était mariée en 1883 avec François Octave FOULON (à Gouttière). Elle se dit "veuve" lors du recensement mais étonnamment, j’ai découvert que son mari est mort en 1901 à Serquigny (Eure) ! Eugénie n’est donc pas encore veuve en 1896, elle a sans doute elle aussi, quitté le domicile conjugal...

Recensement 1896 à Marcilly La Campagne, Eure

Edouard vivra quelques années avec Eugénie. En effet, lors du recensement de 1901, il vit toujours avec elle et sa fille Angèle (14 ans) à Marcilly La Campagne. Il est devenu forgeron et ils demeurent à Vaux sur cette commune. C’est donc avec surprise qu’on le retrouve dans l'Orne, à Gâprée dès juillet 1902, grâce à une mention dans la marge de son acte de naissance : Edouard nous réserve encore des surprises car il se marie à nouveau mais avec une autre femme !

Son second mariage en 1902

Le 11 juillet 1902, Edouard se remarie à l’âge de 55 ans avec Joséphine Emilienne Lucie LEVÊQUE, à Gâprée dans l'Orne. Joséphine a 42 ans, elle est veuve de Marin Pierre RENARD. Née le 14 avril 1860 à Lignières (Orne), elle exerce la profession d’ « occupée de ménage ».


Avant ce mariage, en 1901, Joséphine vivait chez ses parents à Gâprée, avec les deux enfants de son premier mariage : Germaine (5 ans) et Raymond (4 ans). Son père François Auguste LEVÊQUE, 72 ans, est cantonnier et sa mère Anastasie Marie CHAPELLE, « occupée en ménage », a 78 ans. Ils hébergeaient également un autre de leurs petits enfants, Maurice LEVESQUE (8 ans).

Edouard, toujours forgeron, est noté dans l’acte de mariage "sans domicile fixe". Aucune mention dans cet acte sur son premier mariage ou son divorce. Aucun témoin de la famille , ni frère, ni sœur, ni cousins, seulement des amis de Gâprée. Il est possible que personne ne connaissait réellement son passé.

La "disparition" d'Edouard

Edouard semble bien avoir rompu définitivement tout lien avec sa première femme, ce que l’on peut comprendre, mais également avec ses trois enfants.

Gustave (mon Sosa 8), son fils, se marie avec Bathilde Juliette DOISNEAU (mon Sosa 9) le 4 octobre 1902 à Meung-sur-Loire dans le Loiret. Sur son acte de mariage, son père Edouard Alexandre BOISSEAU est "disparu, ainsi qu'il résulte de l'acte de notoriété ci-joint constatant sa disparition". Sa mère, Désirée BUFFET est présente et consentante à ce mariage. Emilie, sa sœur, est témoin du mariage. Gustave se marie sans savoir que son père vient de se remarier trois mois plus tôt à 150 km de là.

Emilie Alexandrine, l'aînée des filles, se marie avec Jean Baptiste BONJEAN le 22 juin 1903, Saint-Mandé, Val-de-Marne. Un "acte de disparition du père de l'épouse" est remis au maire lors du mariage.

Léa enfin, la plus jeune, se marie à 29 ans à Paris 4ème avec Edmond WELKER, le 3 décembre 1908. Désirée BUFFET est présente et consentante à ce mariage. Léa et sa mère déclarent que "le père est disparu et qu'elles ignorent le lieu de son dernier domicile". Gustave, son frère est témoin à son mariage.

Qu'est devenu Edouard après son second mariage ?

Edouard continue à garder sa part de mystère. Le couple et les deux enfants de Joséphine ne sont plus domiciliés à Gâprée en 1906 d'après le recensement qui y est effectué. Je perds leur trace après le mariage de 1901. 

Où vivent-ils ? Restera-t-il avec sa nouvelle femme ou la quittera t-il pour disparaître à nouveau ?
Dans qu’elle commune décèdera t-il ?

Un premier indice me pousse à focaliser les recherches sur l'Orne, car les deux enfants de Joséphine se sont mariés et sont décédés dans ce département. Il est du coup probable qu'ils y aient vécu leur enfance.

Recherche en cours ...





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