Edouard Alexandre BOISSEAU (3), période militaire


Edouard Alexandre appartient à la classe 1867. Il se fait enregistrer à Blois et est incorporé dans la Garde nationale mobile, sous le numéro matricule 134.

La Garde Nationale Mobile a été créée par la loi Niel du 1er février 1868. Elle était constituée par les jeunes hommes aptes, mais non incorporés dans le service de l'armée d'active, suite à un tirage au sort lors du conseil de révision. Ils ne recevaient que peu d'instruction militaire, et ne devaient servir au départ que comme troupes de secondes lignes, affectées à la défense des places, côtes, frontières ainsi qu'au maintien de l'ordre intérieur.

Edouard Alexandre a tiré « le bon numéro » et n’a pas à faire son service militaire dans l'armée d'active. Chaque ville, d'une certaine importance ayant ses mobiles, il est rattaché à la ville de Blois. Administrativement, l'ensemble des gardes mobiles était regroupé en unités départementales.

La durée du service militaire est de 9 ans : 5 ans de service actif et 4 ans de réserve. Les hommes placés dans la réserve rentrent dans leur foyer, mais peuvent être mobilisés en cas de besoin. Un appelé pouvait néanmoins se libérer du service militaire en se faisant remplacer.

A 20 ans, ce recensement militaire nous permet de découvrir un peu mieux cet ancêtre, grâce à sa fiche de matricule. Tout d’abord, il exerce le métier de maréchal ferrant et mesure 1m80. Ses cheveux et ses sourcils sont châtains, ses yeux sont "roux" (marron clair tirant vers l’orangé, couleur plus répandue à l'époque qu'aujourd'hui). Son visage est ovale, son menton rond, sa bouche moyenne, son front ordinaire et son nez moyen. Son niveau d’instruction est noté " 0", c’est-à-dire qu’il ne sait ni lire ni écrire.

Extrait Fiche matricule N°134 - Edouard Alexandre BOISSEAU - Classe 1867
Source : Archives Départementale Eure et Loir

La guerre de 1870-1871

« A la date du 19 juillet 1870, la guerre était officiellement déclarée. L’armée allemande préparée, approvisionnée, nombreuse et soutenue par une formidable artillerie, jetait six cent mille combattants sur nos provinces de l'Est. La Prusse depuis longtemps organisait savamment sa revanche des défaites du premier Empire, et elle voulait effacer dans le sang - la honte - d’avoir vu son nom sur le point de disparaître de la liste des nations. Notre vieille armée, sobre, intelligente, vaillante, unie, nationale qui, au commencement du siècle, avait fait trembler le monde, n’existait plus qu’à l’état de noyau. »
Extrait de Campagne de 1870-1871, 75ème régiment de mobiles, Mobile du Loir et Cher et un bataillon de Maine et Loir, par l’abbé BLANCHARD, Curé de Souday, Aumônier du 2ème Bataillon, Gallica Bnf.

Lors du conflit franco-prussien, la quasi totalité de l'armée d'active fût anéantie par les premiers combats et les mobiles se retrouvèrent être la principale force armée de la toute jeune république. Les classe de 1865 à 1868 ont été mobilisées. Mal organisées et instruites, ces troupes firent pourtant preuve de courage et opposèrent une résistance farouche à l'ennemi, durant les six mois qui précédèrent l'armistice.

Edouard Alexandre, après une période d’instruction au Régiment d’Infanterie de Blois, part en campagne militaire le 20 septembre 1870. Il est incorporé dans la 6ème compagnie du 2ème bataillon d’infanterie de la Garde nationale mobile de Blois. Il combattra jusqu'au 7 mars 1871. 

Période dans la réserve

Il entre dans la réserve le 1er janvier 1873. Sa fiche de matricule recense alors ses différents domiciles entre ses périodes d'exercices obligatoires. Il vit à Paris, puis à Saint André de l'Eure, chez Joseph Marie RAFFAY, maréchal ferrant, puis à Evreux. L'apprentissage du métier de maréchal ferrant motivera très certainement ses déplacements.

« Pour pratiquer l'art du maréchal-ferrant, il faut posséder, outre la force physique nécessaire, une plus grande somme de connaissances qu'on ne se l'imagine généralement. La maréchalerie est plus qu'un art manuel. Il importe qu'un bon ferrant ait des notions exactes sur le mécanisme des mouvements du sabot, sur l'accroissement et la régénération de la corne, sur les aplombs des membres, sur les allures, etc. Savoir forger n'est pas suffisant ; c'est l'appropriation du fer au pied qui est tout. »

« La théorie, au fond, dans cet art-là, n'est rien. Il faut forger, ferrer, pour être praticien : Pendant sept à huit ans, ayez peine et labeur, car il faut tout ce temps pour être bon ferreur. »

Extrait Manuel du maréchal-ferrant spécialement destiné aux maréchaux ferrants de la Suisse romande civils et militaires, aux officiers et soldats des troupes à cheval, ainsi qu'aux propriétaires de chevaux, par JULES COMBE, major fédéral, médecin-vétérinaire, à Orbe, avec le concours de M. Ch. GROSS, médecin-vétérinaire, à Lausanne. HOWARD-DELISLE, IMPRIMEUR-ÉDITEUR, 1873 sur Gallica BnF.

Edouard Alexandre est un ouvrier maréchal « roulants ». Ainsi, après un apprentissage pour acquérir les connaissances indispensables à la pratique de son métier, il va d'une forge à l'autre pour trouver du travail et habite généralement chez son patron, le temps de son contrat.

C’est lors de son passage en Normandie qu’il rencontrera sa future épouse Désirée BUFFET (mon Sosa 17), qui réside à Saint-André-de-L'Eure chez ses parents.




Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Un mystérieux "cousin" dans la tombe familiale

A la découverte de mon ancêtre Alfred DOISNEAU

Edouard Alexandre BOISSEAU (4) et les femmes