Antoine COURATIER (1799-1872), un vigneron de Meung-sur-Loire

Antoine est mon ancêtre à la 7ème génération, mon Sosa 76. Bien sûr, cela peut paraître peu intéressant de retracer l'histoire d'un aïeul aussi éloigné... Pourtant, il est des parcours qui méritent que l'on s'y attarde, et cela fait partie des mystères de la généalogie. Je dénombre, en l'état actuel de mes recherches, pas moins de 11 enfants légitimes. Il vivra jusqu'à 72 ans et aura la douleur d'enterrer presque tous ses enfants.

Le fait qu'il porte le prénom de mon fils cadet a sans doute également renforcé mon intérêt, d'autant plus que ce prénom semble s'être transmis de père en fils, sur plusieurs générations de COURATIER. 

Carte postale ancienne de l'Allée des Soupirs à Meung-sur-Loire dans le département du Loiret
Allée des Soupirs - Meung-sur-Loire (Loiret) - Source Généanet

Vigneron à Meung-sur-Loire, Antoine est le fils d'Antoine COURATIER, vigneron, et de Marie Anne AGOUT (ou AGOUST). Il est né le 16 mai 1799 dans le quartier de La Batissière.

A 23 ans, il épouse Anne Catherine BOISSAY (mon aïeule, Sosa 77), enceinte de quatre mois. Elle est vigneronne, fille de vigneron, du quartier de La Nivelle.

Leur premier enfant est un fils, qu'il nommeront Antoine, comme son père et son grand-père. Il décèdera malheureusement peu avant son deuxième anniversaire.

Le couple aura en tout neuf enfants en moins de 10 ans. Les temps semblent durs pour les nourrissons et jeunes enfants, car la mortalité infantile est très élevée dans leur foyer. Entre 1825 et 1834, c'est le pas lourd qu'il devra déclarer les décès de six de ses enfants et de sa femme, morte des suites de ses couches après la naissance de la petite Anne.

Lorsqu'Anne Catherine décède à 30 ans, cet été 1832, Antoine doit élever seul ses quatre enfants : Eugène, mon aïeul (Sosa 38) qui a 8 ans, son petit frère Pierre Antoine, 6 ans, leur sœur Anne Sophie âgée de 3 ans et Anne, bébé de 4 jours. Impossible malheureusement de savoir si le bébé est placé en nourrice ou si Antoine se fait aider au foyer, car les recensements de cette période ne sont pas disponibles.


Un second mariage

Seulement cinq mois après le décès de sa femme, Antoine épouse une veuve de 6 ans son aînée, Marie Anne Agathe BOUVET, vigneronne originaire de Meung-sur-Loire. Agathe, s'était marié en 1813 à l'âge de 19 ans avec "Marceau", un homme de père et mère inconnus, baptisé à Orléans. De ce premier mariage, elle a eu 4 enfants :

  • Thérèse Agathe Mélie née en 1814,
  • Jean Aimable né en 1819,
  • Esther Agathe en 1821,
  • Aimée Euphrosine, décédée à 1 an en 1825.
"Marceau" décédé en 1826, laissa Agathe seule avec trois enfants de 11, 7 et 4 ans. Ce n'est que sept ans après qu'elle se remariera, le 5 février 1833. Les deux veufs vignerons de 33 et 39 ans élèveront leurs enfants dans le quartier de La Nivelle à Meung-sur-Loire. L'aînée de la famille, Thérèse Agathe Mélie a alors 19 ans, elle est vigneronne. 

Un an après leur mariage, ils auront la joie d'accueillir le premier enfant de leur couple, Marie Anne Amélie, né en février 1834. Cette année là, peu avant les vendanges, Anne, l'enfant dernier né du premier mariage d'Antoine, décèdera à l'âge de 18 mois. La vie doit continuer et la vigne n'attend pas. Et puis, alors qu'on ne l'attend peut-être plus, Agathe donnera naissance à un garçon alors qu'elle a 42 ans : Marc Edouard, né en mars 1836, sera le petit dernier de cette famille recomposée.

Photo sur carte postale ancienne de l'intérieur de l'Eglise de Meung-sur-Loire, dans le Loiret
Intérieur de l'église de Meung-sur-Loire
Source Généanet

Suivra, enfin, des années sans deuil, rythmées par les mariages, les naissances des petits enfants et le travail de la vigne.


Les mariages des enfants

C'est tout d'abord les enfants de sa femme, plus âgés que les siens, qui se marieront. Mélie épouse un jardinier, fils de jardinier à Meung-sur-Loire en 1841. Puis cinq ans plus tard, Jean Aimable épouse une jeune femme de Dry, commune voisine sur l'autre rive de la Loire. Il s'y installera comme journalier.
 
Juin 1850 sera un mois de festivités chez les COURATIER, avec la célébration de deux mariages. En premier, Antoine marie sa fille aînée de 21 ans, Anne Sophie, à un vigneron de La Nivelle, François Henri FENERON, fils de vigneron. Deux semaines plus tard, le frère d'Anne Sophie épouse la sœur de François Henri. Ainsi, Pierre Antoine, 24 ans, se marie avec Joséphine Marie Louise FENERON, 22 ans, vigneronne.

L'année suivante, en Mars 1851, Eugène Pierre (mon Sosa 38) épouse Marie Louise MOUSSEUX (mon Sosa 39).

Puis novembre 1854, c'est au tour de la fille de leur couple de se marier :  Marie Anne Amélie épouse à 20 ans, un maçon de Meung-sur-Loire, Louis Gabriel CHAUVET.


La joie d'accueillir des petits enfants

Anne Sophie suivra le chemin de sa maman et enchainera les grossesses. Elle donnera naissance à seize enfants en 20 ans ! Bien sûr, la mortalité infantile à l'époque reste élevée et sept de ses enfants décèderont en bas âge. C'est tout de même une nette amélioration par rapport à la fratrie d'Anne Sophie, comme expliqué dans le portrait d'Anne Catherine BOISSAY. Autre amélioration par rapport à sa maman, et non des moindres, elle survivra à ses nombreuses couches. Leurs enfants portent le nom de leur père, FENERON (écrit aussi FENNERON dans certains actes civils). Ainsi, Rosalie Sophie naitra un an après leur mariage, en 1851. Suivront ensuite : Marie, François Henri, Alexandrine, Marguerite, Edouard, Angélique, Victor et enfin Julien en 1871.

Pierre Antoine sera père d'un fils, Désiré COURATIER, né un an après son mariage, l'année 1851. Sa fille Joséphine, naîtra quatre ans plus tard.

Eugène et Marie Louise n'auront qu'un seul enfant : la petite Marie Louise COURATIER qui voit le jour l'été 1853. C'est mon Sosa 19, la grand-mère de mon grand-père paternel.

Chez les CHAUVET, Marie Anne Amélie donnera naissance à quatre enfants : Lucile en 1855, puis Mélina, Edouard et Lucien en 1867, tous nés à Meung-sur Loire.

Photo de grappes de raisins blancs et noirs coupées

Antoine et sa femme vieilliront donc, entourés d'une ribambelle de petits enfants, qui vivaient à Meung-sur-Loire.

Parents et petits enfants les aidaient probablement dans leur travail de vignerons.



Les décès des siens au cours des dernières années de sa vie

Janvier 1863, Antoine (63 ans) et sa femme auront la douleur d'enterrer leur fils seul fils commun, âgé de 26 ans, Marc Edouard. Il est mort trop jeune, sans avoir le temps de se marier, ni d'avoir d'enfant.

Quelques année plus tard, une triste période s'annonce avec le décès à Orléans de Mélie MARCEAU, fille aînée de sa femme, au début de l'année 1870.

Débute alors la courte guerre franco-prussienne qui dura du 19 juillet 1870 au 28 janvier 1871. Octobre 1870, en pleine guerre, Edouard CHAUVET, son petit fils de 11 ans s'éteindra. Six mois plus tard, sa maman, Marie Anne Amélie, décède à l'âge de 37 ans. Antoine enterrera sa fille, issue de son second mariage, en mai 1871, peu après la défaite de la France.

Suivra peu après, en juillet 1871, son fils Pierre Antoine, qui décèdera à 45 ans. Son fils Désiré a 20 ans et aurait dû partir rejoindre la Garde Mobile à Orléans. Il sera dispensé en tant que "fils aîné de veuve". Les autres petits enfants d'Antoine sont trop jeunes pour être mobilisés.

Le 8 mars 1872, Antoine COURATIER s'éteindra à l'âge de 72 ans, à l'hôpital-hospice de Meung-sur-Loire. Le décès sera déclaré par Eugène, son fils et par François Henri FENERON, son gendre.

Photo sur carte postale ancienne de l'hôpital-hospice de Meung-sur-Loire dans le Loiret
Hôpital-hospice de Meung-sur-Loire - Source Généanet

Sa femme Agathe le rejoindra quatre en plus tard, en avril 1876, à l'âge de 82 ans. Elle décède également à l'hôpital-hospice de Meung-sur-Loire.


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